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Tête à tête avec le Dr Kathleen Bloom

Dialogue a rencontré le Dr Kathleen Bloom en tête à tête. Le Dr Bloom est membre du Réseau canadien de recherche sur le langage et l'alphabétisation (RCRLA), et membre du corps professoral du Département de Psychologie à l'University of Waterloo. Ses intérêts de recherche actuels incluent : les perceptions sociales, l'analyse acoustique de la voix, les vocalisations préverbales des bébés, la résonance nasale et le langage oral. Au sein du RCRLA, le Dr Bloom est Directrice de projet de recherche et Présidente du comité Personnel hautement qualifié. Le Dr Bloom est prête à répondre à vos questions concernant le réseautage et la collaboration. Vous pouvez la rejoindre à kbloom@watserv1.uwaterloo.ca

sur la collaboration...

Je veux d'abord dire que je n'ai jamais eu autant de plaisir à faire de la recherche. J'ai attendu toute ma carrière d'appartenir à un environnement de recherche comme celui du Réseau canadien de recherche sur le langage et l'alphabétisation. La collaboration est formidable - il s'agit d'une idée tellement nouvelle au niveau de la recherche socio-économique. Par exemple, au niveau de la psychologie, vous pouviez habituellement étudier seulement un infime aspect d'un problème. Maintenant, grâce au RCRLA, les choses évoluent. Si nous désirons répondre à des questions importantes et complexes, nous pouvons travailler ensemble. À titre de chercheuse individuelle, je ne pourrais fournir toute la gamme des connaissances spécialisées à l'équipe de recherche du RCRLA qui travaille sur Les propriétés acoustiques des voix d'enfant et leur impact sur la communication. Personne ne pourrait jamais couvrir tous les secteurs que cette recherche concerne. C'est impossible. Notre groupe est constitué de personnes qui peuvent offrir les renseignements concernant chaque composant du projet.

sur le réseautage...

Plusieurs demandent pourquoi un réseau et comment travaillez-vous en réseau? Le réseautage est une façon d'aborder des hypothèses de recherche globale nécessitant des solutions interdisciplinaires. Le réseautage permet à ses membres de diviser la charge de travail d'un projet, et en retour, chacun apprend davantage en raison du partage des compétences et du savoir. Comment travailler en réseau? Un point essentiel est qu'au départ, un directeur de projet doit voir à ce que le groupe décrive bien les objectifs du projet. La destination du projet doit être anticipée dès le départ.

sur l'établissement d'un objectif...

Dans les débuts de ma carrière, je trouvais frustrant de ne pouvoir traiter qu'une infime partie des questions de recherche qui devaient recevoir une réponse. Parce que quelle que soit la question, je connaissais la question dans ses grandes proportions, mais il était difficile d'obtenir du temps et l'attention des spécialistes requis pour collaborer avec succès et faire avancer la recherche. Au sein du RCRLA, le directeur de projet aide l'équipe à préciser les objectifs. Durant le processus de recherche, d'autres idées formidables et intéressantes peuvent surgir, mais si elles ne concordent pas avec l'objectif ultime, elles ne peuvent faire avancer le projet. Voilà comment fonctionne la recherche en réseau. Vous travaillez ensemble pour rester dans la trajectoire et c'est pourquoi il est si important d'établir les objectifs clairement et en collaboration au début du projet.

sur les conseils concernant la collaboration...

Communiquez avec votre équipe à l'avance et concentrez-vous sur ce qui doit être fait en rencontres de collaboration. Munissez-vous d'un tableau blanc et lancez tous des idées. Après la rencontre, produisez un procès-verbal officiel de la rencontre - cela renforce le progrès. À titre de directrice de projet, c'est mon travail d'assurer que chacun sache où l'on se dirige et pourquoi. On peut se rencontrer durant deux heures, peut-être une fois par mois, mais parce que nous savons où nous nous dirigeons, et que nous demeurons sur la bonne trajectoire, nous accomplissons beaucoup. L'équipe est étonnée des résultats obtenus dans les trois premiers mois seulement. Par exemple, lorsque nous nous sommes récemment rencontrés au National Centre for Audiology à l'University of Western Ontario, et ensuite à McMaster, nous savions exactement ce que nous voulions réaliser en parlant à deux spécialistes. Nous avions besoin d'examiner minutieusement un problème technique important pour le mémoire d'un étudiant de deuxième cycle, et un étudiant thésitif avait besoin de résoudre un problème de métholodologie de protocole expérimental. En plus, elle et moi avions besoin d'apprendre la meilleure façon d'ajouter du bruit sur une cassette de stimuli que les participants allaient écouter. Nous avons rassemblé les individus et avons présenté notre plan. Les spécialistes ont exprimé leurs opinions et nous en avons discuté les pour et les contre; ce fut bang, bang, bang. Nous avons fini, nous l'avons, nous savons quoi faire, et nous sommes prêts à aborder la prochaine étape du projet.

sur la générosité...

Dans un environnement de collaboration, il vous faut être généreux. Généreux de vos idées, de votre temps et de votre confiance. Les membres de l'équipe doivent être interdépendants et non individualistes. Rappelez-vous que le projet n'est pas celui d'une personne - c'est notre projet. Faire partie des gens du RCRLA, dévoués à un objectif commun, suscite la générosité et un sentiment d'appartenance à une équipe.

sur le Personnel hautement qualifié...

À titre de Présidente du comité pour le développement du Personnel hautement qualifié (HQP, comme on les appelle en anglais), nos objectifs sont d'améliorer la capacité du Canada à entreprendre des recherches d'avant-garde dans le domaine du langage et de l'alphabétisation, d'aider au transfert des connaissances et de développer la formation requise pour travailler en collaboration. La prochaine génération des chercheurs dans le domaine du langage et de l'alphabétisation doit comprendre et apprendre comment travailler en réseau. Dans l'avenir, la plupart des recherches socio-économiques se feront de cette façon - jamais plus comme avant. Nous ne pouvons nous permettre le luxe de ne pas être tenu responsable des questions d'importances publiques comme le langage et l'alphabétisation. Le RCRLA peut être un modèle formidable pour amener les étudiants à un point où ils demanderont à étudier et à travailler en collaboration.

sur le temps libre...

Le centre de ma vie est mon chalet sur la rive ouest de St. Margaret's Bay (en face de Peggy's Cove) sur la côte de la Nouvelle-Écosse. Chaque été, je joue contre la roche et le climat, et je défie les légumes et les herbes de croître dans des jardins surélevés. J'essaie de ne pas trop modifier l'environnement naturel, sauf lorsqu'il s'agit d'attaquer les redoutables aulnes et ronces sauvages!

Une autre passion, que ce soit en Ontario ou en Nouvelle-Écosse, est le bridge de compétition. J'aime le bridge de compétition parce qu'il est stratégique, compétitif, humble et agréable. Au bridge, il faut également constituer des partenariats - tout comme travailler en réseau au RCRLA.