Nous devons absolument réussir à attirer de jeunes chercheurs motivés et brillants comme Marie-Ève Bouchard de Montréal au domaine des sciences du langage et de l'alphabétisation.

« Dans certains domaines, particulièrement dans le domaine de la parole et de l'ouïe, le nombre de candidats au doctorat est insuffisant, affirme le professeur Alice Eriks-Brophy de l'Université de Toronto. Sans ces candidats, nous ne pourrons pas maintenir la capacité de recherche à long terme du Canada, une capacité qui nous permet de trouver des solutions à des problèmes existants. »

Nous savons qu'il n'existe aucune solution instantanée aux lacunes en matière de langage et d'alphabétisation et que la recherche durable fondée sur les résultats constitue la seule voie pouvant nous conduire vers un meilleur avenir. Marie-Ève Bouchard et Alice Eriks-Brophy ont démontré ensemble qu'il était possible d'attirer et de former du personnel hautement qualifié.

« Lorsque j'étais jeune, j'ai vu deux personnes communiquer entre elles par signes - ce fut ma toute première inspiration, explique Marie-Ève Bouchard. Aujourd'hui, je travaille avec des enfants sourds dans le cadre de mes études de deuxième cycle en neuroscience cognitive à l'Université du Québec à Montréal. » Marie-Ève concentre principalement ses efforts sur les implants cochléaires et elle effectue des études longitudinales sur les enfants (lesquels sont habituellement âgés de deux à neuf ans) qui dureront de quatre à cinq ans et qui dresseront le portrait de leur apprentissage auditif et de la parole.

Marie-Ève a commencé à collaborer avec le Réseau lorsqu'elle a été choisie en 2002 pour recevoir une bourse d'études en recherche pendant l'été d'une valeur de 8 000 $. Au total, onze étudiants de la troisième année du premier cycle ont reçu des fonds du Réseau cette année-là. Marie-Ève a été jumelée à Alice Eriks-Brophy, qui agissait en tant que superviseur pour le Réseau.

« Le Réseau canadien de recherche sur le langage et l'alphabétisation m'a fourni la meilleure expérience possible en me donnant la chance d'accroître mes connaissances sur les conséquences de la déficience auditive, explique Marie-Ève. Je suis plus critique maintenant; je pose des questions plus pertinentes. Auparavant, tout était blanc ou noir. Aujourd'hui, j'ai une approche qui s'adapte plus facilement. Lorsqu'il y a place au doute, il y a place à amélioration - et c'est ce que j'ai appris en travaillant avec l'équipe d'Alice Eriks-Brophy. »

Alice Eriks-Brophy partage cet enthousiasme. « Marie-Ève est très brillante et très motivée. Elle apportera de grandes contributions au monde de la recherche, comme elle l'a déjà fait depuis qu'elle collabore avec le Réseau canadien de recherche sur le langage et l'alphabétisation. »

Par exemple, Marie-Ève a formé des groupes d'études cliniques, a produit des analyses documentaires approfondies sur la participation des parents aux interventions et, par le fait même, elle a établi un cadre de participation des parents et un guide expliquant l'intervention.

« Nous devons laisser les étudiants jouer un rôle plus actif. Si nous voulons vraiment accroître l'intérêt de ces étudiants, nous devons les laisser participer à l'expérience, conclut Alice Eriks-Brophy. Le simple fait qu'elle soit ici avec nous nous inspirait. Nous, les chercheurs, pouvons grandement tirer profit de cette grande motivation personnelle et de cette grande énergie. »

Marie-Ève est tout à fait d'accord. « Pour les étudiants, il est important de se trouver face à face avec des experts dans le domaine - les chercheurs de demain sont les étudiants d'aujourd'hui, ajoute-t-elle. En nous mettant en contact avec les chercheurs, on nous encourage à poursuivre notre apprentissage, à relever des défis et à trouver des solutions. Cette expérience nous permet de faire la différence entre la théorie et la réalité. »